Sous le marché couvert d’Anono, à Abidjan, les bananes plantains de Tania noircissent à vue d’œil. La vendeuse use de tous les arguments pour appâter le chaland : « Vous pouvez les conserver encore plusieurs jours, certains les aiment un peu plus molles, ça fond dans la bouche. » Mais rien n’y fait : dans ce quartier populaire, les clients passent leur chemin.
Et pour cause, « six bananes, c’est 500 francs CFA [0,76 euro] », dit Tania. Presque deux fois plus cher que le prix qu’elle proposait en début d’année. A ses côtés, Rachel, une cliente, fustige la hausse des prix sur les marchés et le casse-tête quotidien pour les familles. « Tout augmente, souffle-t-elle. L’huile, les bananes, les tomates, les oignons… On doit tout calculer, ça nous fatigue. »