Kenya: la Commission électorale dément le piratage de son système informatique
Par RFI Publié le 09-08-2017 Modifié le 09-08-2017 à 20:39
La commission électorale kényane donne au compte-goutte les résultats de l'élection présidentielle. Sur près de 97% des bureaux de vote, le président sortant Uhuru Kenyatta est en tête avec 54% des voix, contre son rival Raila Odinga, 44%. L'opposant a dès mardi rejeté les résultats et dénoncé un piratage informatique. La tension est immédiatement montée d'un cran dans la rue, avec plusieurs morts, mais aussi sur les réseaux sociaux. Ce mercredi soir, la commission électorale dément le piratage de son système.
La Commission électorale kényane a démenti ce mercredi que son système de comptage de voix ait fait l'objet d'un piratage informatique comme l'a affirmé l'opposition, qui, sur cette base, a rejeté les résultats provisoires des élections générales de mardi. « Notre système de gestion des élections est sécurisé. Il n'y a eu aucune interférence interne ou externe à notre système, à quelque moment que ce soit, avant, pendant ou après le vote », a déclaré en conférence de presse Ezra Chiloba, le directeur exécutif de la commission. Plus tôt dans la journée, des violences ont éclaté par endroits. Dans la capitale, Nairobi, on déplore deux morts -- deux personnes qui ont été tuées par balles dans le bidonville de Mathare. Selon un enquêteur sur place, l’une des victimes, un homme armé d’une machette, a été abattu alors qu’il se dirigeait vers un policier. Dans l’est du Kenya, dans le comté de Tana River, deux hommes ont, là aussi, été tués par la police. Selon cette dernière, ils venaient d'attaquer un bureau de vote où se poursuivaient les opérations de dépouillement. Un certain nombre d’assaillants ont réussi à s’enfuir. Dans le district de Kissi, une personne a été tuée, selon des médias kenyans.
Vives tensions à Kisumu
Les tensions sont vives également à Kisumu, dans l’ouest du Kenya. Une vingtaine de policiers et deux canons à eaux sont restés postés toute la journée à l’entrée du bidonville de Kondele, quartier populaire de la ville, devant des barricades et des pneus en feu. Ils avançaient dans la rue principale chaque fois que les manifestants, armés de pierres se dirigeaient vers eux.
Le commissaire de police du comté, Titus Yoma, a expliqué à RFI que les jeunes, au moins une centaine, voulaient accéder au centre-ville pour y détruire des propriétés. « Nous les avons stoppés », conclut-il. Il y a eu des gaz lacrymogènes et des tirs de sommation. Mais jusqu’ici aucun blessé, et pas d’incident majeur. Mais à Kisii au sud de Kisumu, un manifestant aurait perdu la vie. Ce mercredi soir en tout cas, le calme règne dans le reste de la ville, même si l’appréhension est palpable. Du côté des jeunes protestataires, le ton est dur. Ils reprennent des slogans utilisés en 2007, lors de la victoire contestée de Mwai Kibaki : « No Raila No peace » (Pas de Raila, pas de paix). Tous attendent dans la soirée un mot d’ordre de leur leader. S’il nous dit d’accepter les résultats, nous les accepterons disent-ils, sinon, nous pouvons créer le chaos.
Situation similaire dans les bidonvilles de Nairobi. Principalement à Mathare, au nord de la capitale. Deux personnes y ont perdu la vie sous les balles de la police aujourd’hui.
Read more »L’ancien chef de la police islamique de Gao devant les juges demain
L’ancien commissaire de la police islamique du Mujao à Gao entre 2012 et 2013, devrait comparaître ce mercredi devant la cour d’assises. Aliou Mahamar Touré est accusé d’avoir commis des crimes sur la population de la cité des Askias pendant l’occupation de la ville par les jihadistes du Mouvement pour l’Unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO).
C’est l’un des dossiers les plus attendus de cette session de la cour d’assises. Mahamar Aliou est poursuivi pour des crimes commis pendant l’occupation des régions du nord par les groupes jihadistes entre 2012 et 2013.
Selon certains habitants de la cité des askias, Aliou Mahamar est l’homme qui orchestrait la torture et la répression dans la ville de Gao. Il ordonnait les flagellations, les amputations et même des exécutions. Natif de la ville, cet ancien vendeur de peau de bête a été l’un des premiers à s’allier aux jihadistes qui le nomment commissaire de leur police islamique.
Avec ce statut, l’homme se déplace avec une escorte de plusieurs hommes, il est armé, porte des grenades en bandoulière et un fouet qu’il utilise sans réserve pour battre les habitants.
Première comparution d’un présumé jihadiste devant les tribunaux maliens
Arrêté en décembre 2013, son procès a été annoncé en mars dernier par la chambre d’accusation.
A Gao certaines organisations de défense des victimes considèrent ce jugement comme un non événement. C’est le cas de l’ONG GREFA (Groupe recherche études femmes et action). Sa présidente se dit « indifférente » quelque soit l’issue de ce procès. Selon elle, des anciens responsables du Mujao circulent librement à Gao sans être inquiétés. Certains, ajoutent-elles, occupent même des postes de responsabilités. Ce procès est particulier, selon plusieurs observateurs. Ils estiment que la justice malienne a voulu faire du cas d’Aliou Mahamane un exemple. Selon eux, « toute la vérité ne sera pas dite car toutes les personnes impliquées ne seront pas au procès ».
Par studiotamani.org
Cameroun : huit civils tués dans un attentat suicide dans le nord
Huit civils ont été tués samedi soir dans un attentat-suicide dans la région de l'Extrême-Nord du Cameroun, où les attaques du groupe jihadiste nigérian Boko Haram sont fréquentes, a-t-on appris dimanche de sources concordantes.
L’attaque s’est produite peu après 20H00 dans le village d’Ouro-Kessoum, à 2 km de la frontière nigériane, a rapporté sous couvert d’anonymat un responsable d’un comité de vigilance présent dans la zone.
« Il y a eu 8 morts civils et 4 blessés », a-t-il ajouté, précisant que le kamikaze a été également tué dans l’attentat. L’attentat et son bilan ont été confirmés à l’AFP par une source sécuritaire de la région.
Les blessés ont été évacués à Mora, chef-lieu du département où se trouve Ouro-Kessoum, a-t-on indiqué de même source.
Ouro-Kessoum est située à 2 km d’Amchidé, ville camerounaise séparée par la frontière de Banki, au Nigeria. C’est dans ce village que les autorités envisagent de délocaliser le centre administratif et commercial d’Amchidé, devenue ville fantôme du fait de la violence des attaques de Boko Haram.
La région de l’Extrême-Nord est confrontée depuis plusieurs semaines à une résurgence d’attaques attribuées à Boko Haram, après des mois de relative accalmie.
Mi-juillet, 15 civils ont été tués dans un double attentat-suicide à Waza, une cinquantaine de km d’Amchidé, également proche de la frontière nigériane.
Décryptage – Ras Bath : revenu pour manger ses oncles ?
Iyad au Nord, Kouffa au Centre, Ras Bath au Sud : tel est l’étau qu’Ibk -mis pour la nation dont il est le premier magistrat- doit desserrer à moins d’un an d’une élection présidentielle fondamentale à tous points de vue. Iyad au Nord n’est plus une variable mais une constante. Voire une constance. Depuis 2012, il ne laisse aucun répit. Et depuis 2012, personne ne lui a mis le grappin dessus. Ni les forces maliennes, ni les forces algériennes, ni les forces françaises, ni les forces onusiennes. Là-dessus, il y a dire et à redire, c’est vrai. Quant à Kouffa, nul doute qu’il est le bras d’Iyad dans le Gourma, dans le Macina, dans le Sahel occidental, voire plus au Sud. En résolvant l’équation Iyad, le problème Kouffa trouvera aussi une grande partie de sa réponse. Mais le Centre, il faut le craindre, est peut-être devenu une question à part et cette relative autonomie requiert, à notre avis, une réponse à part. QUID DE RAS BATH ? Le jeune activiste est le sujet principal de cette chronique. Il n’a rien à voir avec le projet indépendantiste ou islamiste. Donc, il ne saurait être l’allié objectif ou subjectif de l’insécurité qui constitue la tragédie nationale du moment, avec probablement le millier de morts depuis 2012. Pas question ici de dire que le phénomène Ras Bath est impérissable car on l’a vu, au Burkina et au Sénégal, Smokey et Fadel Barro, des mouvements Balai citoyen et Y en a marre, qui étaient de véritables icones un temps sont devenus des citoyens presqu’ordinaires en 2017. Pas question non plus de dire que le bouillant Rastafari est une citadelle à part. Depuis la vague anti-révision constitutionnelle, Ras Bath n’est qu’un élément d’un ensemble qui bénéficie de plusieurs concours dont l’opposition formelle ; les mouvements nationalistes nés avec la question du Nord ; certains syndicats et des organisations citoyennes. Et surtout d’une frange importante de frondeurs sans ancrage partisan, ayant même, pour certains d’entre eux, voté Ibk en 2013, mais passés depuis dans le camp des déçus. En ces heures, Ras Bath est donc porté par une vague. Mais il est devenu un leader proéminent de la contestation en cours.
Adam Thiam. https://www.youtube.com
UNE FIGURE « CHRISTIQUE » ? Pour décrypter le « phénomène Rasta », c’est ce terme qu’utilise le politologue, notre compatriote Yaya Traoré. L’impressionnant comité d’accueil constitué autour de l’activiste tout l’après -midi du jeudi où il retournait d’Europe comme en hégire, confirme, si besoin est encore de le prouver, que c’est bien une étoile qui est née désormais, et avec laquelle tout le monde devra compter, pouvoir et opposition y compris. Sa base sociale est formée et ce pourrait bien être sa base politique, ratissant dans les banlieues, dans le pays profond ainsi que dans la diaspora et ralliant autour de slogans révolutionnaires rôdés sur les réseaux sociaux. Cette base, le jeune activiste l’aura conquise, à force d’alliances et de contre-alliances suivant les contraintes du moment et les impératifs du terrain, servi par une éloquence certaine, parlant au peuple dans la langue et le langage que celui-ci entend et faisant montre d’un grand courage politique à mesure que l’opinion voyait en lui un martyr de la gouvernance actuelle. Lui qui passe pour neuf, donc pas comptable « du bilan de la démocratie » comme le répètent à l’envi ses fans. Toutes les composantes de la plateforme Ante Abana sont des défis sérieux pour le pouvoir. Ras bath lui, est cependant, un défi parmi les défis.
TROIS QUESTIONS, EN CONCLUSION. La première : jusqu’où Ras bath restera t-il un activiste, rien qu’un activiste, c’est à dire cette plume trempée dans les plaies de notre société, juste pour éclairer son monde qui est partie intégrante de la société malienne et qu’il ne faut pas minimiser ? Car s’offre à lui une autre voix à laquelle l’encouragent déjà certains de ses partisans : entrer en politique, tenter de conquérir le pouvoir pour mettre en œuvre son projet de société. L’autre question est de savoir jusqu’où ira la cohabitation entre les ténors de l’opposition nationale et Ras Bath qui, fort de la caution de la génération qui clame la rupture, aime ruer dans le brancard. Celui de la majorité comme de l’opposition, on l’a vu déjà. Pour l’instant, la préoccupation se situe ailleurs et c’est la troisième question : ce que fera Ibk face au vent debout de la contestation. La démocratie, seule aune qui vaille, lui confère le droit de faire réviser la constitution. Mais la realpolitik transcende les prérogatives et la stabilité d’un pays déjà très chahuté met tous les Maliens, et le premier d’entre eux en particulier, devant une égale obligation de retenue.
Adam Thiam pour maliweb.net
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Rwanda : écrasante victoire de Paul Kagame, réélu à plus de 98% des voix
Selon des résultats partiels publiés samedi 5 août par la Commission électorale rwandaise, le président sortant Paul Kagame a été réélu pour un troisième mandat de sept ans avec près de 98% des voix.
Avec environ 80% des bulletins dépouillés, Paul Kagame, qui dirige le Rwanda depuis le génocide de 1994, obtient 98,66 des suffrages exprimés, ces deux adversaires recueillant chacun moins de 1%.
La Commission électorale estime que 97% des 6,9 millions d'électeurs inscrits ont voté. « Nous pensons qu'à ce niveau, nous aurons les mêmes résultats demain (samedi matin, ndlr). Il n'y aura pas de changement après que nous ayons compté 100% des votes », a déclaré le président de la Commission électorale, Kalisa Mbanda.
Selon ces résultats partiels, l'indépendant Philippe Mpayimana obtenait 0,72% des suffrages exprimés, et Frank Habineza, leader du Parti démocratique vert, le seul parti d'opposition au Rwanda, recueillait 0,45% des voix.
Dès le début de la soirée, plusieurs centaines de personnes se sont réunies à Kigali devant un écran géant installé dans un gymnase proche du stade national, pour fêter la victoire attendue de Paul Kagame.
Journée de vote dans le calme
Comme de coutume au Rwanda, l'affluence a été forte dès l'ouverture des bureaux de vote ce vendredi. Selon la commission électorale à la mi-journée, la participation s'élevait déjà à plus de 80%.
Si le vote n'est pas obligatoire au Rwanda il est fortement encouragé par les autorités. Paul Kagame a aussi voté ce vendredi dans une école de la capitale, mais n'a pas fait de déclaration.
Le scrutin s'est déroulé dans le calme tout au long de la journée. Seul petit incident, des observateurs du parti démocratique vert se sont vus brièvement interdire l'accès aux bureaux de vote. La Commission électorale leur reprochait de ne pas avoir présenté l'original de leur document accréditation.
Face à deux qquasi-inconnus, la victoire de Paul Kagame n’est guère surprenante. Il tient les rênes du pays d'une main de fer depuis 23 ans. Il a d'abord été vice-président et ministre de la Défense, dirigeant de facto le pays, avant d'être élu président en 2000 par le Parlement. En 2003 et 2010, il a été reconduit au suffrage universel avec plus de 90% des voix.
Source: RFI
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