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  • Attaque à Ouagadougou: témoignages et réactions de Burkinabè

    Par RFI Publié le 14-08-2017 Modifié le 14-08-2017 à 16:13

    Quelques heures après la fin de l’attaque qui a frappé la capitale du Burkina Faso, faisant 18 victimes, les témoignages et réactions de Burkinabè affluent. Entre résignation, peur, révolte et fierté de la réaction des Ouagalais face à ce nouvel acte terroriste : témoignages sur place.

    « C’est vraiment douloureux. On ne sait pas comment on va faire. En tout cas, ça fait mal. » Quelques heures seulement après la fin de l’attaque lancée contre le café Aziz-Istanbul, dans le centre de Ouagadougou, les Burkinabè sont encore sous le choc.

    L’attaque, qui n’a pour l’instant pas été revendiquée, a fait au moins 18 victimes civiles. Deux assaillants ont été tués par les forces de l’ordre, selon les autorités burkinabè. « Cela commence à devenir très inquiétant. D’autant plus que c’est pratiquement au même endroit que les événements passés », note un Ouagalais au micro de RFI.

    « On avait cru qu’avec les attaques de janvier 2016, la sécurité serait beaucoup plus renforcée sur les lieux, parce que tout le monde sait que c’est l’un des endroits les plus fréquentés de la capitale. Il y avait beaucoup de monde, c’était le week-end. On ne s’imaginait pas qu’on vivrait encore une pareille expérience, une douloureuse expérience, encore quelques mois après. »

    « Ce sont nos propres citoyens qui se radicalisent »

    L’attaque menée la nuit dernière par des hommes armés a ciblé un café qui se situe à quelques centaines de mètres seulement des lieux de l’attaque de janvier 2016 sur le café Capuccino, lors de laquelle 30 personnes avaient été tuées.

    « N’importe qui peut être un terroriste », s’inquiète un autre riverain de ce quartier central de la capitale. Pour lui, « on ne peut pas accuser qui que ce soit, aussi bien les autorités ou les forces armées et de sécurité » face à cette nouvelle attaque.

    « Les terroristes ont pris du terrain et généralement ce sont nos propres citoyens qui se radicalisent », estime-t-il, plaidant pour « continuer à sensibiliser les populations » afin de favoriser la remontée d’informations aux autorités sur les radicalisations éventuelles.

    Cela commence à devenir très inquiétant. (...) On croyait qu'avec les attaques de janvier 2016, la sécurité était renforcée sur les lieux, tout le monde sait que c'est l'un des endroits les plus fréquentés de la capitale.
    Attaque de Ouagadougou : réactions de Burkinabè
    14-08-2017

    « Ils peuvent venir attaquer devant ta porte »

    Autre témoin des faits : Esaie. Ce jeune entrepreneur ouagalais était justement en train de quitter l’avenue Nkouma, où se trouve le café Aziz-Istanbul, au moment où l’attaque a démarré. Il avait déjà vécu l'attaque contre le Capuccino en janvier dernier. Il dit avoir eu moins peur cette fois que la précédente.

    « J’avais ce sentiment de révolte et de patriotisme, j’avais même pas envie de rentrer. J’avais un courage inédit », affirme le jeune homme, qui a tenu à rester sur place pour suivre les opérations du plus près qu’il le pouvait. Loin de se dire résigné, Esaie dit ne pas vouloir changer ses habitudes, malgré la récurrence des attaques. « Ce n’est pas une question de changer le comportement. C’est le fait d’être un peu vigilant. Hier, ils ont attaqué là-bas. En janvier, c’était là-bas. Mais tu ne sais pas demain où ils peuvent attaquer. Ils peuvent venir attaquer devant ta porte ».

    « On entendait les rafales et les explosions »

    Quand il a eu l’information sur les tirs, Samska, artiste de reggae qui est aussi l’un des membres fondateurs du mouvement citoyen Balai citoyen, a immédiatement rejoint quelques amis à proximité de l’hôtel Splendid, tout près du lieu de l’attaque.

    « Quand il y a une situation comme cela, on se demande qui, et pourquoi », explique l'activiste. Posté non loin des lieux de l’attaque, Samska a vu le dispositif sécuritaire se mettre en place. « On entendait les rafales et les explosions, ce n’était pas simple à vivre », rapporte-t-il. Mais ce qui a le plus marqué l’artiste engagé, c’est la mobilisation qu’il a vue se mettre en place autour des lieux de l’attaque. « Il y a des membres du gouvernement qui sont venus, des policiers et des militaires qui étaient là. Il y avait de la solidarité sur le terrain, et ça, ça m’a vraiment marqué : que des anciens rejoignent les jeunes », rapporte Samska.

    « Tout autour, il y a des jeunes des pâtés [de maisons] environnants qui se sont rapprochés, au cas où quelqu’un tente de s’enfuir : qu’ils puissent le signaler », raconte-t-il également, saluant l’émergence de « ce type de citoyens ». Et de saluer le fait que « tout le monde soit en alerte et que l’on ne se laisse pas prendre par la panique ».

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  • Sierra Leone: des centaines de morts dans des coulées de boues à Freetown

    Par RFI Publié le 14-08-2017 Modifié le 14-08-2017 à 22:37

    Plusieurs centaines de personnes ont sans doute péri dans une gigantesque coulée de boue qui a touché la banlieue de Freetown ce lundi 14 août en début de matinée. Le dernier bilan – encore provisoire- fait état de 312 morts. Les secours sont sur place et tentent d’évacuer les survivants dans des conditions difficiles.

    Les images sont terribles. Des torrents boueux qui dévalent des collines dans les quartiers aux maisons aux toits de tôle, des rescapés qui progressent péniblement avec de l'eau jusqu'à hauteur d'épaule, d'autres qui portent à bout de bras le corps de leurs proches, c'est un spectacle d'apocalypse qui règne depuis l'aube à Freetown.

    Le bilan humain ne cesse de s'alourdir. Le dernier bilan de la Croix-Rouge locale, réactualisé à 15h TU, avance un bilan de 312 morts.

    Particulièrement touchée, la localité de Regent, qui se trouve sur les hauteurs de Freetown, la capitale du pays. La commune est située à flanc de montagne, que la pluie a littéralement lessivé. Aux premières heures de la matinée, après une nuit de pluies torrentielles, la colline qui le surplombait s'est effondrée, balayant des dizaines de maisons, dont les habitants dormaient encore.

    Des cascades de boue

    Les vidéos que des témoins ont postées sur les réseaux sociaux sont impressionnantes. Des cascades de boue dévalent les rues, entre les maisons de tôle qui ne résistent pas longtemps à la pression. La plupart de ces habitats précaires ont été construits sans permis.

    Les secours ont tenté de boucler la zone et d'évacuer les survivants. Mais ils évoluent dans ce qui ressemble maintenant à un lac. Ils sont débordés. « La catastrophe est si grave que je me sens brisé », lâche Victor Foh, le vice-président de la Croix-Rouge Sierra Leone qui s'est rendu sur place, dans la localité de Regent, où il rapporte que des centaines de corps gisent encore sous les débris. Et ce soir, les morgues des plus grands hôpitaux sont pleines.

    « Pour l’instant, la Croix-Rouge du Sierra Leone a déployé 60 volontaires sur place en trois équipes d’intervention d’urgence et de premiers secours qui sont en train de faire de la recherche, précise Patricia Escolano Guiote, chef de délégation du Comité international de la Croix-Rouge en Guinée et en Sierra Leone. Car pour l’instant, on est dans l’urgence. Il y a encore beaucoup de corps dans la boue. Ces volontaires font aussi le sauvetage et l’évacuation, donc on a onze véhicules déployés. »    

    Conséquence du changement climatique

    « Le nombre de morts ne fait qu’augmenter. Nous recevons de nouvelles informations régulièrement, mais plusieurs centaines de personnes sont vraisemblablement mortes », explique pour sa part Alfred Formah, directeur exécutif de l’ONG Society for Climate change (S4CC), joint par RFI. « Nous sommes vraiment débordés en ce moment. C’est une vraie catastrophe, vraiment », lâche-t-il.

    Des habitants de Regent tentent de fuir devant l'avancée de la coulée de boue, ce lundi 4 août dans la banlieue de Freetown. © DR / S4CC

    Le porte-parole de S4CC assure que « le gouvernement fait de son mieux pour s’assurer que toutes ces personnes soient secourues », mais la pluie n’a pas cessé de tomber sur Freetown, ce qui rend les opérations de sauvetage compliquées.

    « Les gens ne sont pas habitués à ce type de météo, même si cela s’est produit l’année dernière également. Ils se sentent en difficulté maintenant, ils ont l’air vraiment paniqués », souligne Alfred Formah, qui rappelle que « la Sierra Leone est le pays le plus durement touché par les changements climatiques et le plus affaibli par cela, derrière le Bangladesh et la Guinée-Bissau ».

    Chronologie et chiffres clés
     
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  • Réaction de la présidence à l’ultimatum lancé pour le 15 août : IBK demande à rencontrer la Plateforme « Antè A Bana » dans un bref délai

    IBK demande à rencontrer la Plateforme « Antè A Bana » dans un bref délai

    Hier, jeudi 10 août 2017, la Plateforme « Antè A Bana : Touche pas à ma constitution » a organisé une assemblée générale couplée d’une conférence de presse à la Pyramide du Souvenir de Bamako pour partager avec la presse le contenu de leur lettre ouverte adressée au président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta (IBK). Dans cette lettre ouverte, la Plateforme exige du président IBK le retrait pur et simple du projet de révision constitutionnelle (Loi n°2017-031/AN-RM du 2 juin 2017 portant révision de la Constitution du 25 février 1992) au plus tard le mardi 15 août 2017 à minuit. Passé ce délai, la Plateforme « Antè A Bana : Touche pas à ma constitution » se réserve le droit d’user de tous les moyens que lui offrent la Constitution du 25 février 1992 et les lois de la République afin de faire aboutir ses revendications. A l’échéance de l’ultimatum du 15 août prochain lancé au président IBK, la Plateforme menace même de mener la désobéissance civile. Ayant pris au sérieux de cet ultimatum, le président IBK a demandé à rencontrer la plateforme. Ladite rencontre doit se tenir la semaine prochaine. «Dès que notre ultimatum est tombé, deux heures après, le président a demandé à rencontrer la Plateforme », a indiqué Djiguiba Keïta (PPR), l’un des responsables de la Plateforme.

    Cette conférence de presse était animée par le vice-président de la Plateforme « Antè A Bana : Touche pas à ma constitution », l’honorable Amadou Thiam, en présence de Tiébilé Dramé et de Diguiba Keïta alias PPR du Parena, de Mamadou Hawa Gassama Diaby de l’URD, du Chroniqueur Ras Bath, de l’artiste Master Soumi, du juriste Bréhima Fomba, du Syndicaliste Kalapo et de Mme Kadidia Fofana de ladite Plateforme. Les travaux ont débuté par l’exécution de l’hymne national du Mali et l’observation d’une minute de silence en la mémoire des disparus. Dans son speech, l’honorable Amadou Thiam a fait savoir qu’après la tenue de 4 grandes activités (marche du 15 juin 2017, meeting du 1er juillet 2017, marche du 15 juillet 2017, meeting du 03 août dernier), la Plateforme a été surprise par le « mépris du président IBK ». « C’est pourquoi nous avons décidé à l’unanimité de lancer un ultimatum au président de la République. Nous avons décidé à l’unanimité lors de notre Assemblée générale du 07 Août 2017 d’exiger du Président de la République, SE Ibrahim Boubacar KEITA, le retrait pur et simple de son projet de révision constitutionnelle au plus tard le mardi 15 août 2017 à minuit. Cet ultimatum a déjà fait son effet. Le président IBK (à travers la correspondance du secrétaire général à la présidence, Soumeylou Boubèye Maïga mercredi dans l’après midi) demande à rencontrer la Plateforme. La dite rencontre doit se tenir la semaine prochaine. Nous lui avons demandé de nous adressées une lettre. Et cette correspondance sera analyser par le directoire, mais notre position reste inchangée à savoir le retrait pur et simple du projet de révision constitutionnelle. A l’expiration de cet ultimatum, nous utiliserons tous les moyens constitutionnels pour faire prévaloir nos revendications », a-t-il dit. Après cette brève déclaration, la lettre ouverte adressée au président IBK a été lue par Mme Kadidia Fofana de la Plateforme. L’objet de cette lettre ouverte en date du 7 août 2017 est le retrait pur et simple du projet de révision constitutionnelle (Loi n°2017-031/AN-RM du 2 juin 2017 portant révision de la Constitution du 25 février 1992). « Nous, Plateforme « Antè A Bana » : touche pas à ma constitution » avons décidé à l’unanimité lors de notre Assemblée générale du 07 Août 2017 d’exiger du Président IBK, le retrait pur et simple de son projet de révision constitutionnelle au plus tard le mardi 15 août 2017 à minuit. Nous avons également décidé lors de cette Assemblée générale de signifier au Président de la République qu’à défaut d’une réponse favorable dans ce délai imparti, la Plateforme qui assimilerait ce refus à une atteinte grave à la Constitution du Mali, se réserve le droit d’user de tous les moyens que lui offrent la Constitution du 25 février 1992 et les lois de la République afin de faire aboutir ses revendications légitimes», ressort en substance la lettre ouverte lue par Mme Kadidia Fofana de la Plateforme. Le syndicalisme Kalapo est revenu sur cette lettre ouverte en langue bambara. « Nous nous battons pour que le président IBK retire son projet de révision », a-t-il dit.

    La Plateforme menace de mener la désobéissance civile

    En réponse aux questions des journalistes, l’honorable Thiam  a rassuré que la plateforme est unie et engagée. « Nous avions eu des discussions avec l’ambassade de France et à d’autres chancelleries. Nous allons continuer à faire comprendre à la communauté internationale que ce projet n’est pas bon pour le Mali », a-t-il dit. Par ailleurs, il dira que le MOC (Mécanisme opérationnel de coordination) n’est pas opérationnel, la conférence d’entente nationale n’a pas pu trouvée une solution au problème de l’Azawad. Pour preuve, dit-il, après ladite conférence d’entente nationale, le MNLA (Mouvement national pour la libération de l’Azawad) a fêté l’indépendance à Kidal. « Tenir le referendum dans ces conditions serait de trahir l’accord de paix et le peuple malien… Si nous allons au referendum des ces conditions, Youwarou, Kidal et d’autres localités qui n’ont pas d’administration ne pourront pas voter. Le président de la République allait les priver de leur droit de vote. Voila pourquoi la plateforme s’insurge contre le référendum afin que toutes les conditions soient réunies pour que tout le monde puisse voter… L’objectif, c’est le retrait, et nous allons vers le retrait », a-t-il martelé. A l’en croire, lors du tête- à-tête entre le chef de file de l’opposition, l’honorable Soumaïla Cissé et le président IBK dans un passé récent, l’honorable Cissé a demandé au président IBK de rencontrer l’opposition et la Plateforme « Antè A Bana : Touche pas à ma constitution ». A la suite de Thiam, le juriste Bréhima Fomba a rappelé que le peuple est détenteur du pouvoir. Concrètement quel est le moyen constitutionnel que la Plateforme va mener pour la satisfaction de ses revendications ? Répondant à cette question, le juriste Fomba dit ceci : « Nous sommes des stratèges, nous n’allons pas étaler toutes nos stratégies. Nous allons utiliser tous les moyens que la constitution nous offre. La gamme supérieure est la désobéissance civile (article 121 de la constitution de 1992). L’Etat de droit est le respect de la constitution, et on révise cette constitution en violation de l’article 118 », a-t-il martelé. Selon lui, la cour constitutionnelle s’est mise dans une situation intenable. « Nous invitons le président IBK à surseoir à cette révision constitutionnelle. Nous invitons le président IBK d’avoir la sagesse telle que Alpha Oumar Konaré avait eu en 2001 en retirant son projet de révision constitutionnelle », a-t-il déclaré. Pour l’artiste Master Soumi, le seul mot est le retrait du texte. Avant de signaler que les maliens ont beaucoup de défis à relever dont le développement économique. Quant à Djiguiba Keïta alias PPR, il a demandé aux militants de faire confiance à la Plateforme. « Dès que notre ultimatum est tombé, deux heures après, le président a demandé à rencontrer la Plateforme. Il a compris le message. Seule la lutte paye. Surtout que nous sommes adossés au peuple », a-t-il dit. Pour sa part, le chroniqueur Ras Bath, a souligné que le retrait de ce texte sera salutaire. Aux dires de Ras Bath, la constitution élaborée par Me Celcalldi de la France est différente de celle détenue par le gouvernement malien. « Me Cecalldi a dit que IBK est otage de la communauté internationale. Me Cecalldi a dit que le Mali n’a pas les moyens financiers pour supporter le coût de la décentralisation inclues dans cette révision constitutionnelle. IBK s’est engagée devant la communauté internationale à réviser la constitution avant le 31 octobre. Il est dans le déni de démocratie », a martelé Ras Bath.

    Aguibou Sogodogo

     
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  • Nouvelles révélations sur le scandale financier de l’avion présidentiel : Un curieux personnage aux commandes de l’avion, un contrat d’entretien 5 fois plus élevé que la norme…

    L’avion présidentiel du Mali est sans nul doute un foyer de scandales financiers et de malversations. Le Mali acquiert le Boeing 737 en Mars 2014 aux USA. L’acte de vente est signé le 20 Mars 2014 à Oklahoma City aux Etats-Unis entre la République du Mali et Wells Fargo, une grande banque américaine qui était en possession du titre de propriété de l’aéronef.  Cependant, c’est une société écran du nom de Mali BBJ Limited basée à Aruba dans les Caraïbes qui fait une demande d’exportation de l’avion auprès des autorités américaines. La dite-société avait été montée deux semaines auparavant à Oranjestad sur l’île d’Aruba, un paradis fiscal.

    L’opacité autour du coût réel de l’avion et le manque de transparence budgétaire crée aussitôt un scandale. Le Fond Monétaire International demande un audit qui sera diligenté par le Bureau du Vérificateur Général (BVG). Le coût déterminé par le BVG s’élève à 19 milliards F CFA, dont 1,4 milliard F CFA de commissions et frais payés à un courtier lié à Michel Tomi, l’ami du président. En outre, un contrat d’exploitation est signé avec l’entreprise JetMagic Limited basée à Malte ; le BVG n’a jamais eu accès à ce contrat-bail. Ce que nous pouvons noter, c’est qu’une ligne budgétaire existe (dans les charges communes) depuis 2015 pour couvrir les frais de ce contrat. Il s’élève depuis 2016 à 3 milliards FCFA par an.

    Ligne budgétaire 5-234-35 libellé Dépenses en Invest. (frais maintenance équip. transp.)

     

    Année Montant Justificatif
    2015 1,5 milliard Provision au titre de la maintenance de l’avion présidentiel
    2016 3,0 milliards Prise en charge des frais de maintenance des équipements de transport de l’Administration. L’augmentation (par rapport à 2015) s’explique par la prise en compte des besoins réels de l’Administration
    2017 3,0 milliards Prise en charge les frais de maintenance des équipements de transport de l’Administration.

    Source : Ministère de Finances

    Le contrat-bail avait été initialement signé pour deux ans. Une structure créée à la Présidence sous le nom Groupement Aérien Présidentiel (GAPR) dirigé par le Colonel Youssouf Diarra gère désormais le Boeing 737.

    Les Voyages du Président

    Le président malien voyage beaucoup ; une base de données gérée par MaliLink Investigative Reporting Group (MIRG) nous révèle les lieux et dates des voyages du président ; on y note également que le tiers des visites est soit privé ou pour l’investiture d’autres chefs d’Etat. Ces voyages sont coûteux ; et selon nos estimations, ils avoisinent 10 milliards de frais depuis 2014. Le président voyage en moyenne 2 fois toutes les 3 semaines. Cette fréquence conduit aussi à un rythme de maintenance élevé. Le tableau ci-dessous note la mise en maintenance du Boeing depuis 2016.

    Maintenance du Boeing présidentiel (depuis 2016)

    No Lieu Arrivée Départ Prestataire
    1 Bâle, Suisse 14 Fév. 2016 15 Mars 2016 AMAC Aerospace
    2 Bâle, Suisse 10 Août 2016 23 Août 2016 AMAC Aerospace
    3 Bâle, Suisse 21 Oct. 2016 31 Oct. 2016 AMAC Aerospace
    4 Casablanca, Maroc 23 Déc 2016 02 Jan 2017 KLM Engineering & Maintenance
    5 Norwich, Angleterre 18 Juil. 2017 01 Août 2017 KLM Engineering & Maintenance

    Source : MaliLink 

    AMAC Aerospace, basée à Bâle en Suisse, est une entreprise de maintenance très réputée. Elle effectue des travaux de maintenance, d’habillage, et de décoration d’aéronefs. Elle se spécialise sur les jets privés, dont plusieurs avions présidentiels et gouvernementaux (Nigéria, Tchad, Namibie, Gabon et Cameroun, entre autres).

    Premières failles du GAPR

    En Février 2016, le Boeing est à Bâle en Suisse pour un entretien de routine. Le GAPR, sur ordre du président lui-même, décide que l’inscription « République du Mali » sur le fuselage était trop petit. Le Mali, un grand pays, méritait mieux qu’une petite inscription. Le GAPR, malgré les conseils dissuasifs d’AMAC, fait inscrire sur l’avion le nom du Mali en très gros caractères sur toute la longueur du fuselage (voir photos). Une fois arrivé à Bamako, décision a été prise aussitôt de refaire le travail. Cela fut fait quelques mois plus tard lors des travaux de maintenance d’août 2016. Bien évidemment, c’est le contribuable malien qui paya pour cette erreur. Cet épisode nous a conduit à regarder de plus près les coûts de maintenance du Boeing. Les chiffres sont assez éloquents.

    Changement de prestataire et soupçons de malversation

    AMAC Aerospace est évincé du contrat de maintenance après Octobre 2016. En décembre 2016, l’entretien du Boeing est effectué à Casablanca, au Maroc, et en Juillet 2017 à Norwich, en Angleterre. Selon des sources informées, le contrat d’entretien est transféré à KLM UK Engineering (KLMUKE), une filiale d’Air France Industries basée à Norwich. Nous avons obtenu les termes des contrats d’entretiens proposés au gouvernement malien par AMAC et KLMUKE. Les coûts de KLMUKE sont 5 fois plus élevés que ceux d’AMAC. Par exemple, une visite technique d’entretien lourd (visite de type « D ») chez AMAC coûte 153,8 millions de F CFA alors que le même service coûte 839,3 millions de FCFA chez KLMUKE.

    Pourquoi un choix aussi coûteux ? La réponse pourrait se trouver dans la relation entre deux personnages clefs (et amis intimes) de la gestion du Boeing : le Colonel Youssouf Diarra, et le commandant de bord de l’avion présidentiel, Stéphane Poncet. Selon nos sources, Poncet gèrerait directement le contrat de maintenance.

    Le Commandant Poncet

    Stéphane Poncet n’est pas très connu au Mali ; sa silhouette débonnaire n’est visible que le temps de la poignée de main que lui donne le président à ses départs de Bamako, au bas de la passerelle. Poncet est né en 1972 ; il est connu comme intelligent, ambitieux, et surtout opportuniste. L’aviation a été pour lui un rêve d’enfance. Il débute sa carrière en aviation comme Stewart chez Air Liberté, une compagnie aérienne française aujourd’hui défunte. Son attention pour les détails et son ambition propulsent sa carrière à Air Liberté, où il deviendra co-pilote sur Fokker 100, un jet régional de 100 places. Poncet est d’ailleurs contributeur dans un livre référence sur le personnel navigant — le « Guide Pratique du Personnel Navigant Commercial », paru en 2003 chez Librairie de l’Université Aix.
    Après Air Liberté, Poncet passe des périodes assez difficiles. Il se retrouve avec des contrats de co-pilote à durée déterminée sans réelle possibilité d’avancement de sa carrière. Il lui est difficile de garder l’emploi. Néanmoins, Poncet passe commandant de bord laissant perplexe ceux qui l’ont connu à l’époque. Une de nos sources nous dévoile que Poncet aurait trafiqué son CV, faisant passer ses heures de vol en co-pilote comme heures de vol en pilote. Nous n’avons pas pu obtenir de documents étayant cette thèse.  Mais, selon le commandant Cheick Oumar Ouane – pilote malien avec plus de 40 ans d’expérience – la falsification des heures de vol est une pratique assez répandue et il n’existe pas véritablement de mécanisme de vérification ; les pilotes fraudeurs sont rarement punis.

    En novembre 2005, Poncet crée avec Éric Manzo une compagnie charter dénommée Air Sports France ; Poncet est alors basé à Barcelone en Espagne. L’entreprise se spécialise dans le transport des clubs sportifs. Elle est enregistrée en Angleterre, mais en réalité, sa présence s’y limite à une boite aux lettres ; le gros de l’activité se trouve plus au sud, en Espagne et en France. En 2007, l’entreprise enregistre 207.755 livres sterlings de chiffre d’affaires (environ 300.000 Euros à l’époque) ; Poncet, lui, annonce 700.000 Euros à qui veut l’entendre. C’est en fait la meilleure année de l’entreprise ; elle a des contrats avec 13 équipes de sport (football et rugby).
    L’embellie ne suit pas l’année d’après. Un des meilleurs clients de l’entreprise, Le FC Gueugnon, est relégué en troisième division du championnat de football en France. L’entreprise essaye plusieurs options – transport VIP et matériel de sport en cargo — sans grand succès. Devant les difficultés qui s’accumulent, Poncet et Manzo réenregistrent Air Sports en France en 2011. Rien n’y fait ; l’entreprise bat toujours de l’aile.

    Durant ces moments difficiles, Poncet effectue d’autres contrats de pilote. On le retrouve notamment en Azerbaïdjan, comme chef pilote d’une petite compagnie locale. Là, il se fait carrément virer – pour des raisons qui demeurent encore obscures. C’est là-bas aussi qu’il passe sa qualification sur Boeing 737.  Nous sommes alors en 2014, quand il est embauché par JetMagic comme pilote du Boeing présidentiel malien. Air Sport France met définitivement la clé sous le paillasson en 2015.

    L’après-JetMagic

    A la fin des deux ans du contrat initial de JetMagic, Poncet trouve une astuce géniale. Pourquoi ne pas se substituer à JetMagic et gérer tout ce pactole ? Pour cela, il lui faut un alter ego.  Le GAPR, dirigé par le Colonel Diarra, négocie directement les contrats, et Poncet, fort de son expérience dans le business de l’aérien, trouve les prestataires. Selon nos sources, les anciens collègues de Poncet pendant l’ère JetMagic auraient tous été virés. Poncet, semble-t-il, à la main mise sur les décisions.

    En plus d’être commandant du Boeing présidentiel, Poncet gère de fait le contrat de maintenance de l’appareil. Il est aussi un réfèrent au sein de l’Agence Nationale de l’Aviation Civil du Mali (ANAC) – c’est-à-dire un expert dont l’opinion est indispensable lorsque d’importantes décisions sont prises. Selon le commandant Ouane, l’expertise dans une structure comme l’ANAC doit passer d’abord par la présentation de documents attestant de l’expertise et de l’expérience. Et Poncet, semble-t-il, ne serait pas capable de présenter de tels documents.

    L’avion du président coûte cher au contribuable. Il est difficile d’imaginer qu’au-delà des coûts déjà élevés d’exploitation, le Mali se retrouve encore comme le dindon de la farce. Malgré les tentatives répétées, Poncet et Diarra n’ont pas répondu à nos sollicitations pour donner leur version des faits que nous relatons ici.

    Plusieurs questions méritent d’être posées ; pourquoi le GAPR choisit délibérément un contrat 5 fois plus cher que le mieux-disant ? Des pots de vins ont-ils été versés ? Par qui ? Au bénéfice de qui ? La justice malienne devrait, certes, mener une enquête ; mais la probabilité d’une enquête menée contre une structure de Koulouba est quasiment nulle.  Les députés doivent également interpeller le gouvernement sur l’ensemble des dépenses liés à l’exploitation de l’avion. Il est inimaginable qu’un pays qui n’arrive pas à se nourrir convenablement et qui dépend de l’aide internationale s’adonne à des activités dispendieuses.  La France, l’Angleterre et l’Union Européenne ont des lois anti-corruption ; la présence sur leur sol des prestataires utilisés pour le Boeing leur offre une opportunité de faire triompher le droit. Le citoyen malien mérite au moins cela.

    Amadou O. Wane et Abdoul Karim Sylla

     
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  • Kenya : l’opposition demande que Raila Odinga soit «déclaré vainqueur»

    Par RFI Publié le 10-08-2017 Modifié le 10-08-2017 à 18:00

    Alors que le président de la Commission électorale indépendante kényane a annoncé ce jeudi 10 août que les résultats finaux du scrutin de mardi ne seront pas connus avant vendredi après-midi, l'opposition demande que Raila Odinga soit « déclaré vainqueur ». Hier, des échauffourées ont éclaté et ont fait au moins quatre morts dans le pays.

    « Nous demandons que le président de l’IEBC (la Commission électorale indépendante) annonce immédiatement les résultats et déclare Raila Amolo Odinga en tant que président dûment élu » du Kenya, a déclaré Musalia Mudavadi, l’un des leaders de l’opposition réunie au sein de la coalition NASA derrière la candidature de Raila Odinga. Une exigence formulée lors d’une conférence de presse qui s'est tenue ce jeudi à 14h T.U. et à laquelle Raila Odinga, candidat de l'opposition face au président sortant Uhuru Kenyatta, était également présent.

    Les résultats officiels ne sont pas encore connus pour les élections qui se sont tenues le mardi 8 août, mais les résultats encore provisoires donnent Uhuru Kenyatta, le  président sortant, en tête des suffrages exprimés.

    Selon les des résultats encore provisoires, disponibles sur le site de la Commission électorale indépendante (IEBC), Uhuru Kenyatta est crédité de 54,24% des voix, et Raila Odinga de 44,88%. Ces résultats – encore provisoires et non officiels – portent sur les remontées électroniques de 98,42% des bureaux (à 14h10 T.U.).

    Le décompte des résultats électroniques est encore en cours. La Commission électorale prend le temps de comparer ces chiffres avec ceux inscrits sur tous les procès-verbaux physiques, toujours en cours d’acheminement, a constaté l'envoyé spécial de RFI à Nairobi.

    Pas de résultats officiels avant vendredi

    Wafula Chebukati, président de l’IEBC, a annoncé que les résultats finaux ne seront pas connus avant ce vendredi 11 août, à la mi-journée. « Nous prévoyons que tous les résultats de nos agents pour la présidentielle parviendront au centre national de décompte d'ici demain [vendredi] midi », a déclaré le président de l’IEBC. « Nous appelons toutes les parties à continuer de faire preuve de retenue en ces moments cruciaux », a-t-il par ailleurs exhorté.

    Raila Odinga, candidat de l’opposition face au président sortant Uhuru Kenyatta, a dénoncé mercredi les résultats, évoquant des fraudes massives et affirmant que le système de comptage des votes avait été la cible d’un piratage informatique. Le président de l’IEBC a confirmé que les serveurs informatiques avaient bien subi des attaques, mais que celles-ci avaient échoué. Il a par ailleurs promis la transparence dans l’enquête ouverte sur ces allégations.

    Au moins quatre morts dans le pays

    Un manifestant pro-Raila Odinga, devant une barricade en feu ce mercredi 9 août, au lendemain des élections au Kenya. © REUTERS/Goran Tomasevic

    Mercredi, après l'intervention de Raila Odinga, des échauffourées ont éclaté en plusieurs endroits du pays, en particulier dans le quartier pauvre de Mathare, à Nairobi, et dans la ville de Kisumu, le bastion de Raila Odinga.

    Ils ont tiré sur nous de façon négligente, à balles réelles, à cause de notre rassemblement et parce qu’on réclame le respect de nos droits. Ce sont nos amis, nos frères. Arrêtons les massacres.
    Affrontements entre pro-Odinga et forces de l'ordre à Matharé
    10-08-2017  .Au moins quatre personnes ont été tuées dans les affrontements entre partisans de Raila Odinga et forces de l’ordre : deux à Mathare, un bidonville de Nairobi, et deux autres dans le comté de Tana River, dans le sud-est du pays. Un homme aurait également été tué à Kisii, selon plusieurs médias kényans, mais l’information n’a pas été confirmée par les autorités.

    Appel au calme des observateurs internationaux

    Dans le même temps les observateurs ont commencé à donner leurs conclusions. Il y en a plus de 5 000 pour ce scrutin, déployés sous l'égide de l'Union africaine, de l'Union européenne, du Commonwealth, ou d'ONG. Tous ont appelé au calme et à la patience, en appelant au « fair-play » des perdants. John Kerry, l’ex-secrétaire d’État américain et ancien candidat contre George Bush à la présidence des États-Unis, a même cité sa propre expérience en exemple : « J’ai perdu une présidentielle a un État près, je sais ce que c’est que de perdre. « Si il y a des contestations, elles doivent suivre la voie légale devant les juges », a ajouté de son côté l’ancienne Première ministre sénégalaise, Aminata Touré, au nom du Centre Carter. La mission d’observation de l’Union européenne, dirigée par la Néerlandaise Marietje Schaake, a affirmé ce jeudi matin n’avoir observé « aucun signe de manipulation centralisée ou localisée ». « Toute irrégularité ou contestation du processus et des résultats doivent faire l’objet de requêtes devant les tribunaux », a insisté la cheffe de la mission de l’UE.

    Chronologie et chiffres clés
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