Le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) a officiellement demandé au Sénat de lever l’immunité de l’ancien président Joseph Kabila, afin de le poursuivre pour des accusations graves, notamment de crimes de guerre, crimes contre l’humanité, trahison et soutien à une insurrection armée. Cette initiative, annoncée le 1er mai 2025 par le ministre de la Justice Constant Mutamba, s’appuie sur des éléments de preuve impliquant Kabila dans des massacres de civils et des violations des droits humains commis dans l’est du pays.
Accusations et contexte sécuritaire
Joseph Kabila est accusé d’avoir soutenu la rébellion du M23, un groupe armé actif dans l’est de la RDC et présumé soutenu par le Rwanda. Depuis janvier 2025, le M23 a intensifié ses opérations, s’emparant de villes stratégiques telles que Goma et Bukavu, entraînant la mort d’environ 3 000 personnes et le déplacement de près de 7 millions d’habitants.
Le président Félix Tshisekedi a précédemment accusé Kabila de préparer une insurrection en collaboration avec l’Alliance Fleuve Congo (AFC), un mouvement politico-militaire incluant le M23.
Réactions de l’entourage de Kabila
Le Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), formation politique de Kabila, a dénoncé cette démarche comme une persécution politique. Ferdinand Kambere, secrétaire général adjoint du PPRD, a déclaré que ces actions reflètent la peur du gouvernement face à un éventuel retour de Kabila sur la scène politique.
Retour annoncé de Kabila
Après une période d’exil en Afrique du Sud depuis 2023, Joseph Kabila a annoncé début avril 2025 son intention de rentrer en RDC “sans délai”, notamment par la région orientale du pays, afin de contribuer à la recherche de solutions face à la crise sécuritaire.
Prochaines étapes
La décision finale concernant la levée de l’immunité de Kabila revient au Sénat congolais, où il siège en tant que sénateur à vie. Si l’immunité est levée et que Kabila ne se présente pas volontairement devant la justice, il pourrait être jugé par contumace. Cette affaire intervient alors que la RDC et le Rwanda, avec le soutien des États-Unis, cherchent à conclure un accord de paix d’ici le 2 mai 2025 pour mettre fin aux hostilités dans l’est du pays.
Cette situation marque un tournant majeur dans la politique congolaise, avec des implications potentielles sur la stabilité régionale et les efforts de réconciliation nationale.