Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a annoncé la création d’une commission judiciaire d’enquête pour examiner les allégations selon lesquelles des crimes commis pendant l’apartheid n’ont pas été poursuivis en raison d’interférences politiques de gouvernements post-apartheid, notamment ceux dirigés par l’African National Congress (ANC).
Contexte de l’enquête
Cette décision fait suite à une plainte déposée en janvier 2025 par 25 familles de victimes de crimes politiques de l’apartheid, dont les proches ont été tués ou ont disparu. Les plaignants accusent l’État sud-africain d’avoir délibérément entravé les enquêtes et les poursuites recommandées par la Commission vérité et réconciliation (CVR) dans les années 1990. Parmi les cas emblématiques figure celui des “Cradock Four”, quatre militants anti-apartheid assassinés en 1985, pour lesquels aucun responsable n’a été poursuivi malgré le refus d’amnistie par la CVR.
Objectifs de la commission
La commission d’enquête vise à déterminer si des décisions politiques ont empêché la justice de suivre son cours dans les affaires liées à l’apartheid. Elle examinera également les raisons pour lesquelles les recommandations de la CVR, concernant environ 300 dossiers, n’ont pas été mises en œuvre.
Réactions des familles et critiques
Les familles des victimes ont salué l’initiative, tout en exprimant des réserves sur l’efficacité de la commission. Elles craignent que cette démarche ne retarde davantage les procédures judiciaires et ne réponde pas à leurs demandes de réparations, estimées à 167 millions de rands (environ 9 millions de dollars).
Cette enquête marque une étape importante dans la reconnaissance des manquements du système judiciaire sud-africain à rendre justice aux victimes de l’apartheid. Elle soulève également des questions sur la responsabilité des gouvernements successifs dans le traitement des crimes du passé.