La junte militaire du Mali a suspendu toutes les activités politiques jusqu’à nouvel ordre, invoquant la nécessité de préserver l’ordre public. Cette décision intervient après l’annulation indéfinie des élections prévues en février 2024, initialement promises pour rétablir un gouvernement civil. Le porte-parole de la junte, Abdoulaye Maiga, a annoncé cette mesure à la télévision d’État, soulignant que les discussions politiques actuelles étaient devenues « stériles » et menaçaient le dialogue national en cours .
Cette suspension a suscité des réactions internationales, notamment des États-Unis, qui ont exprimé leur « profonde inquiétude », soulignant que la liberté d’expression et d’association sont essentielles à une société ouverte. Des analystes estiment que cette décision reflète une volonté de la junte de contrôler davantage la transition politique, réduisant ainsi les pressions internes en faveur d’un retour rapide à un régime civil .
En réponse, une coalition de partis politiques et d’organisations de la société civile a déposé un recours devant la Cour suprême du Mali, demandant l’annulation de ce décret, qu’ils considèrent comme une tentative de museler l’opposition et de renforcer un régime autoritaire .
Cette situation s’inscrit dans un contexte régional où plusieurs pays du Sahel, confrontés à des défis sécuritaires similaires, ont connu des transitions politiques marquées par des coups d’État successifs, suscitant des préoccupations quant à la stabilité démocratique de la région.