L’économie gambienne a démontré une résilience remarquable face aux incertitudes mondiales et régionales qui s’accumulent. Dans un communiqué parvenu ce vendredi à APA, la Banque mondiale salue cette performance. « Nous sommes heureux de voir l’activité économique de la Gambie s’améliorer. L’amélioration de la production agricole et l’augmentation de la consommation publique ainsi que les investissements privés et publics ont conduit à cette croissance positive », explique Feyi Boroffice, son représentant résident à Banjul, cité par la note.
M. Borofffice note cependant que des défis tels qu’une inflation plus élevée, un resserrement monétaire et un ralentissement économique dans les économies avancées ont perturbé les secteurs tertiaires et ralenti la consommation privée, ce qui a tempéré les performances globales du pays.
L’inflation gambienne a poursuivi une tendance haussière tout au long de 2023, atteignant des niveaux inégalés depuis des décennies, principalement à cause de la flambée des prix mondiaux des matières premières. Face à cette situation, la Banque centrale de Gambie a réagi en resserrant davantage sa politique monétaire pour juguler l’inflation, en portant le taux directeur à 17 % en décembre 2023, contre 13 % un an plus tôt.
Selon le rapport, les perspectives économiques du pays restent favorables pour l’avenir, avec une croissance du PIB prévue à 5,6 % sur la période 2024-2026. « Cette croissance sera tirée par une activité économique accrue dans tous les secteurs, tout en s’appuyant sur un engagement continu en faveur de la stabilité macro-budgétaire », souligne le document.
Toutefois, d’importants risques de baisse persistent, notamment à cause des tensions géopolitiques mondiales prolongées, les vulnérabilités de la dette, les pressions réapparues sur les taux de change, les événements météorologiques extrêmes, les dérapages budgétaires et le resserrement financier continu.
Dans une perspective à long terme, le rythme de la croissance économique gambienne a été en déclin et instable depuis l’indépendance, en raison de sécheresses récurrentes, d’une mauvaise gestion économique, d’une gouvernance déficiente, d’infrastructures médiocres et d’autres contraintes structurelles. Cela a un impact négatif durable sur la croissance de la productivité à long terme.
Mais après sa transition démocratique en 2017, la Gambie a enregistré une croissance résiliente et une progression positive de la productivité, grâce à des améliorations relatives de la gestion macroéconomique et budgétaire.