Le président William Ruto s’est rendu à Washington pour une visite d’État officielle, une distinction rare et significative, différant des visites ordinaires des chefs d’État étrangers. Cependant, il n’a pas eu l’opportunité de s’adresser à une session conjointe du Congrès.
Cette visite coïncide avec le 60e anniversaire des relations diplomatiques entre le Kenya et les États-Unis. Le Kenya devient ainsi le premier pays d’Afrique subsaharienne à obtenir le statut d’allié majeur non membre de l’OTAN, et Ruto est le premier dirigeant africain en 15 ans à effectuer une visite d’État à Washington.
Ce nouveau statut permettra à l’armée kenyane de recevoir des armes plus sophistiquées des États-Unis dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.
En parallèle, l’administration Biden a annoncé des millions de dollars en échanges commerciaux et investissements pour le Kenya dans les années à venir. Le Kenya pourrait également fournir un espace de stockage d’armes pour les États-Unis si nécessaire.
Ce renforcement des relations symbolise la reconnaissance croissante du Kenya comme allié stratégique des États-Unis en Afrique de l’Est, notamment contre la menace d’Al-Shabaab en Somalie. Depuis six ans, Nairobi et Washington ont élevé leurs liens au niveau de partenariat stratégique.
Face à l’influence grandissante de la Chine et de la Russie dans la région, l’administration Biden cherche à réorganiser ses intérêts géopolitiques, en faisant du Kenya un acteur central de sa stratégie en Afrique. Le Kenya est aussi un membre actif de la coalition de 50 nations soutenant l’Ukraine contre l’invasion russe.
Alors que le président Biden n’a pas encore visité l’Afrique, son administration semble déterminée à renforcer la présence américaine sur le continent. Les relations entre le Kenya et les États-Unis ont beaucoup évolué depuis l’indépendance du Kenya dans les années 1960.