Un président démocratiquement élu qui a été chassé du pouvoir par l’armée il y a un an devrait désormais perdre son immunité contre les poursuites, a statué la plus haute juridiction du Niger.
Cette décision de l’instance nouvellement créée ouvre la voie au jugement de Mohamed Bazoum, 64 ans, par un tribunal militaire.
Lui et sa femme Hadiza sont détenus au palais présidentiel sans téléphone depuis le coup d’État de juillet dernier.
Depuis lors, les nouveaux dirigeants militaires du Niger ont apporté des changements politiques drastiques, notamment en rompant les relations militaires et diplomatiques avec l’ancienne puissance coloniale, la France, et en se tournant vers la Russie.
La junte au pouvoir dans la capitale, Niamey, a été légalement habilitée à le poursuivre pour trahison, atteinte à la sécurité nationale et financement du terrorisme.
Les avocats de M. Bazoum ont qualifié le processus de « parodie » et se sont retirés de l’audience la semaine dernière.
Ils disent ne pas avoir pu rencontrer leur client en personne.
“Je ne sais même pas si le président Bazoum est au courant de la levée de son immunité”, a déclaré à l’AFP Hamid N’Gade, conseiller en communication de l’ancien président.
“Nous n’avons de ses nouvelles que par son médecin qui le voit deux fois par semaine. Personne ne sait comment il se comporte psychologiquement”, a-t-il ajouté.
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