Le 3 mai 2025, le Togo a franchi une étape historique en élisant Jean-Lucien Savi de Tové à la présidence de la République, marquant ainsi l’entrée officielle dans la Cinquième République. Âgé de 85 ans, Savi de Tové est une figure emblématique de l’opposition togolaise, ayant été ministre sous le régime de Faure Gnassingbé et acteur clé du dialogue politique depuis les années 1990 .
Une élection symbolique dans un nouveau cadre institutionnel
Cette élection intervient dans le contexte d’une réforme constitutionnelle majeure adoptée en mai 2024, qui a transformé le système politique togolais en instaurant un régime parlementaire. Désormais, le président de la République est élu par le Congrès, réunissant les membres de l’Assemblée nationale et du Sénat, pour un mandat de quatre ans renouvelable une seule fois. Le rôle du président devient essentiellement honorifique, axé sur la représentation nationale et la diplomatie .
Jean-Lucien Savi de Tové a été élu à l’unanimité des 150 parlementaires présents, en tant que seul candidat proposé par le parti au pouvoir, l’Union pour la République (UNIR) . Cette élection est perçue comme un geste d’ouverture et de réconciliation nationale, en intégrant une figure historique de l’opposition au sommet de l’État .
Faure Gnassingbé conserve le pouvoir exécutif
Parallèlement, Faure Gnassingbé, président depuis 2005, a été désigné président du Conseil des ministres, devenant ainsi le véritable détenteur du pouvoir exécutif dans le nouveau régime parlementaire. Cette configuration institutionnelle rappelle certains modèles européens, où le chef de l’État a un rôle symbolique, tandis que le chef du gouvernement exerce le pouvoir exécutif .
Une transition politique inédite
L’élection de Jean-Lucien Savi de Tové symbolise une volonté de renouvellement et d’apaisement dans la vie politique togolaise. Elle marque la fin d’une ère dominée par le pouvoir présidentiel fort et ouvre une nouvelle phase où le dialogue et le partage des responsabilités institutionnelles sont mis en avant. Cette transition est saluée comme un pas vers une démocratie plus inclusive et équilibrée .