À l’approche de l’élection présidentielle ivoirienne prévue le 25 octobre 2025, la scène politique est marquée par une vive contestation de l’opposition, suite à l’exclusion de plusieurs de ses figures majeures de la liste électorale. Cette situation a entraîné des manifestations massives à travers le pays, dénonçant ce que les opposants qualifient de manœuvres politiques visant à écarter des candidats influents.
Exclusion de Tidjane Thiam et réactions du PDCI
Tidjane Thiam, président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) et candidat désigné pour la présidentielle, a été radié de la liste électorale par le tribunal d’Abidjan, au motif qu’il aurait perdu sa nationalité ivoirienne. Cette décision, irrévocable, empêche sa candidature. Thiam a exprimé son indignation, déclarant : « C’est moi ou personne, nous ne présenterons pas d’autre candidat » . Le PDCI envisage de porter l’affaire devant la Cour de justice de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
Laurent Gbagbo également écarté
L’ancien président Laurent Gbagbo, leader du Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI), reste radié de la liste électorale en raison d’une condamnation judiciaire liée à la crise post-électorale de 2010-2011. Son parti exige sa réinscription, affirmant que les privations de droits civiques ne reposent sur aucun fondement juridique .
Mobilisation de l’opposition et tensions croissantes
Face à ces exclusions, l’opposition intensifie ses actions. Le PPA-CI organise des meetings pour dénoncer les dérives du pouvoir et exiger des réformes électorales inclusives. Justin Koua, secrétaire général adjoint du PPA-CI, a déclaré : « Si le RHDP nous invite à résoudre les problèmes autrement, on sera là »
Par ailleurs, des manifestations contre la vie chère et les expulsions forcées ont été violemment réprimées, avec l’arrestation de plusieurs membres de la plateforme citoyenne Agir pour le Peuple (AGIP)
Perspectives électorales
Le président sortant Alassane Ouattara n’a pas encore annoncé s’il briguerait un quatrième mandat. Le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) tiendra un congrès en juin, au cours duquel Ouattara pourrait se prononcer .
La situation politique reste tendue, avec une opposition fragmentée et des tensions croissantes autour de la transparence du processus électoral. Les mois à venir seront déterminants pour l’avenir démocratique de la Côte d’Ivoire.